dimanche 6 novembre 2016

Généraux Ricard (Rue des)

La rue des Généraux Ricard, qui relie l'avenue de Lautrec à l'Avenue d'Albi, est connue par sa caserne des pompiers.
photo ; SDIS

Les Généraux Ricard sont deux frères : Etienne Pierre Sylvestre (1771-1843) et Joseph Etienne Raymond (1775-1855).

Etienne Pierre Sylvestre RICARD
Biographie de Etienne Pierre Sylvestre Ricard : ICI ou LA

"Général français de la Révolution et de l’Empire, né le 31 décembre 1771 à Castres dans le Tarn et mort le 6 novembre 1843 au château de Varès à Recoules, dans l'Aveyron.
Il est le fils de Jean Pierre Ricard, conseiller en la sénéchaussée de Castres et de Christine Devèze.

Il est nommé colonel en 1801 et chevalier de la Légion d'honneur le 5 février 1804, puis officier de l'ordre le 14 juin suivant. En 1805, il est affecté comme aide de camp du maréchal Soult au 4e corps de l'armée d'Allemagne. Promu général de brigade le 13 novembre 1806, il commande une brigade sous le général Morand, qui dirige la 1re division du 3e corps d'armée. Après s'être distingué à la bataille d'Iéna le 14 octobre 1806, il est nommé commandeur de la Légion d'honneur le 7 juillet 1807 après Friedland.

source
En 1808, il passe chef d'état-major du 2e corps de l'Armée d'Espagne et se distingue à la bataille de Wagram les 5 et 6 juillet 1809. Il passe de nouveau à l'armée d'Espagne en 1810. Il se fait remarquer au siège de Tarragone en 1811. L'année suivante, il participe à la campagne de Russie à la tête d'un contingent saxon. Il contribue à la prise de Dunabourg puis s'illustre à la bataille de la Moskova, où sa conduite lui vaut le grade de général de division le 10 septembre 1812 et le titre de baron de l'Empire.

Il se signale encore à Lützen le 2 mai 1813, où il gagne la croix de grand officier de la Légion d'honneur qui lui est accordée le 10 août 1813. Lors de la bataille de Hanau, les 30 et 31 octobre 1813, il remplace temporairement le général Joseph Souham blessé.

À la Restauration, Louis XVIII le fait chevalier de Saint-Louis et commandant de la 1re division militaire. Lors des Cent-Jours, Ricard accompagne le roi à Gand, refusant de se rallier à Napoléon. Au retour du roi, il est nommé pair de France le 17 août 1815. Son nom ne figure pas au scrutin dans le procès du maréchal Ney. Il commande ensuite les divisions de Toulon et de Dijon et entre en 1818 au comité d'état-major. Il fait l'expédition d'Espagne comme commandant d'une division sous les ordres du maréchal Lauriston.

De retour en France, il commande la 8e division militaire (Marseille) en juin 1825. Le 1er janvier 1829, il prend le commandement de la 1re division de la Garde royale du roi de France en remplacement de Louis Partouneaux.

Il siège à la Chambre haute jusqu'à sa mort, ayant prêté serment au gouvernement de Juillet. Il est finalement mis à la retraite de l'armée le 1er mai 1831, avant de mourir au château de Varès dans l'Aveyron le 6 novembre 1843. Il est inhumé dans le cimetière Saint-Amans-de-Varès dans l'Aveyron."

Il a son nom gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile.

Biographie de Joseph-Etienne-Raymond Ricard : "maréchal de camp, frère du major-général Etienne-Pierre-Sylvestre Ricard. Né le 26 novembre 1775 à Castres dans la famille du conseiller royal Jean Ricard et son épouse Christine Devèze. Il a pris part à la campagne de Saxe en 1813, se distingua à la bataille de Leipzig, a pris part à la campagne française en 1814. Décédé le 17 juillet 1855 à Auxerre (Yonne) à l'âge de 79 ans, il est enterré dans le cimetière de Saint-Amatre. Chevalier de la Légion d'Honneur (10 février 1810), officier de la Légion d'Honneur (7 novembre 1813), commandant de la Légion d'honneur (30 mai 1837), Chevalier de Saint-Louis (1er novembre 1814) "(source)

Tous ses états de service : ICI


Raymond Gaches (Rue)

Continuons dans le même quartier. Après Gérard Machet, évêque de Castres, nous voici en présence de Raymond Gaches, pasteur protestant...

source
Raymond Gaches (1615-1668) est pasteur protestant à Castres, puis à Charenton-Paris à partir de 1654. Il a publié des sermons et des poèmes.
Selon le site de l'Eglise Réformée de France - Castres, "les talents oratoires de ce pasteur castrais, excellent prédicateur, lui ont valu une grande célébrité et le surnom de "Bossuet protestant"."

Son père, Jacques Gaches, avocat, "occupa longtemps la chaîne de juge du comté de Lacaze pour le marquis de Bourbon-Malauze, dont il était le confident, et mourut à Vabre, à l'âge de soixante-dix-sept ans, le 27 juin 1651." (source)

Il a une fille, Esther, qui épousera Jean-Antoine Gaches, seigneur de Prades (source).

On en trouve une évocation dans l'ouvrage d'Alain Niderst : Madeleine de Scudéry, Paul Pellisson et leur monde (Publication de l'Université de Rouen, 1976). Raymond Gaches est connu pour être l'un des fondateurs de l'Académie de Castres :




Raymond Gaches ets l'auteur de nombreux ouvrages :
Voir ici sa bibliographie : http://www.prdl.org/author_view.php?a_id=300





samedi 5 novembre 2016

Gérard Machet (Rue)

Toujours dans le même quartier, la rue Gérard Machet porte le nom d'un confesseur et conseiller de Charles VII, évêque de Castres (1380-1448).

"Né vers 1380 dans le diocèse de Reims, proche du célèbre théologien Jean de Gerson, élève du collège de Navarre, puis maître en théologie et chanoine de Paris, Gérard Machet devient en 1420 confesseur du dauphin, futur Charles VII, et reste à son service jusqu'à sa mort en 1448. Pendant quelque vingt-huit ans, il est l'un des conseillers influents du roi, prend position en faveur de Jeanne d'Arc, défend le gallicanisme et la Pragmatique Sanction de Bourges, protège l'université de Paris, tout en administrant par des vicaires le diocèse de Castres, dont il est évêque à partir de 1432. Il laisse un recueil de près de quatre cents lettres, datant principalement des années 1440-1448, offrant un témoignage précieux sur l'état du royaume et spécialement sur les affaires religieuses de l'époque."

Gérard Machet, confesseur et conseiller de Charles VII, évêque de Castres (1380-1448), est le titre de la thèse d'Ecole des Chartes, écrite par Pierre Santoni. En voici quelques extraits, directement en rapport avec son rôle d'évêque de Castres :

"Quand Eugène IV, par bulles du 23 janvier 1432, pourvut Gérard Machet de l’évêché de Castres, il y avait quarante-deux ans qu’un confesseur de roi de France en exercice n’avait plus été promu à l’épiscopat."

"On a cru à tort que Machet avait reçu l’évêché de Castres dès 1423, quand il avait résigné son canonicat de Saint-Paul de Lyon (J. DENIAU, La commune de Lyon et la guerre bourguignonne, p. 164). Cette erreur a été reproduite dans l’Hommage à Gérard Machet publié à Castres en 1949. Vers la même époque elle fut gravée dans le marbre d’une plaque apposée en l’honneur du confesseur du roi dans la cathédrale de Castres."

"On est peu renseigné sur les débuts de l’épiscopat de Machet. Sa charge de confesseur l’empêcha constamment de résider à Castres, où il ne put faire que de rares visites. A défaut d’une visite personnelle, il commença par envoyer sur place un homme de confiance, son chapelain Guillaume Boucher.

"La non-résidence de Machet n’avait rien de scandaleux, étant donné les usages de l’époque, et il n’hésitait pas à parler à Jean de Coiffy de « la cause légitime de son absence »"
"Le 8 décembre 1433 il obtint du pape d’être dispensé de la résidence et de la visite ad limina, à cause de son office de confesseur, ainsi que la faculté de percevoir les procurations pour les visites pastorales accomplies par ses remplaçants. Il se fit faire un sceau épiscopal représentant la Nativité, qui ne subsiste plus que par un dessin de Gaignières". 

"Machet resta évêque de Castres jusqu’à sa mort. A plusieurs reprises cependant il avait été question de son transfert à un autre siège. "

"L’un des grands soucis de l’évêque de Castres fut l’achèvement de la reconstruction du chœur de sa cathédrale. On ne sait pas quand avait commencé cette entreprise, par l’effet de laquelle l’ancienne abbatiale de Castres, devenue cathédrale en 1317, lors de la création de l’évêché, fut dotée d’un chœur, édifié très probablement dans le style gothique, qui devait disparaître en 1585, pendant les guerres de religion".


Sur son rôle dans le procès de Jeanne d'Arc, on trouve des précisions dans Une étape capitale de la mission de Jeanne d'Arc, par Pierre Boissonnade (article extrait de la Revue des questions historiques, 1930) :
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Portrait de Charles VII
Tableau de Jean FOUQUET - Musée du Louvre

"Des deux confesseurs du roi et de la reine qui prirent part à l'enquête, le plus remarquable était Gérard Machet, l'un des théologiens les plus illustres de la première moitié du XVe siècle. Probablement d'origine tourangelle, Machet était depuis longtemps maître en théologie, titre avec lequel il figure au concile de Paris en 1413 avec Gerson, en même temps qu'il est qualifié chanoine de l'Eglise parisienne. Il était devenu plus tard confesseur de Charles VII qu'il accompagna depuis l'exode de 1418, et son caractère lui valut la confiance du prince qui en 1423 le gratifiait de divers dons. Il avait déjà figuré dans la commission d'enquête qui siégea à Chinon et avait été l'un des confidents du secret révélé au roi. Il semble bien qu'à Poitiers il ait été l'un des juges les plus favorables à la Pucelle. Cet ancien vice-chancelier de l'Université de Paris était l'un des partisans de la supériorité des conciles sur les papes. Il avait de nombreux amis dans le monde des clercs et des lettrés, comme le prouve sa correspondance encore inédite. Devenu évêque de Castres, créé même cardinal par l'antipape Félix V, il résidait volontiers en Poitou, car on a une de ses lettres datée de Lusignan en 1442. Il jouissait d'une réputation universelle. C'était, dit Ænéas Silvius (le futur pape Pie II), « un des plus grands savants et excellents théologiens » (inter theologos optime doctus) du monde chrétien. Il devait finir sa vie en sage chrétien retiré dans un ermitage près de Loches où il mourut en 1448 à l'âge de 68 ans. Il partagea ses dernières années entre la piété et une active correspondance avec ses amis. Tel fut l'un des principaux juges de la Pucelle, clerc éminent, d'esprit très ouvert, universellement respecté."


Un jugement beaucoup plus sévère est porté sur Gérard Machet, sans doute à tort, par JEAN-BAPTISTE-JOSEPH AYROLES (un Jésuite), dans son livre : L’UNIVERSITÉ DE PARIS AU TEMPS DE JEANNE D’ARC ET LA CAUSE DE SA HAINE CONTRE LA LIBÉRATRICE :
"Les auteurs du Cartulaire réputent Gérard Machet, le confesseur du roi, l’homme le plus doux de son temps, et l’on nous promet l’édition de ses lettres que l’on trouve à la Bibliothèque Nationale (f. latin, n° 8577). La connaissance que nous en avons prise nous le ferait plutôt juger comme un esprit indécis, un de ces caractères amis du repos et de la tranquillité qui veulent concilier l’inconciliable. Il a dû être l’inspirateur de la politique ecclésiastique de son royal pénitent. On voit qu’il tient à la Pragmatique Sanction comme à une œuvre personnelle. Grand partisan des conciles, il est cependant contraint d’avouer que celui de Bâle se transperce de son propre glaive, est un objet de dérision, et discrédite ces saintes assemblées. Le pseudo-Félix fut pour Machet un antipape, puisqu’il l’appelle avec affectation du nom d’Amédée dans une lettre où il le félicite de son retour à la santé ; et cependant il l’exhorte à arracher, à bâtir, à planter, comme s’il était le vrai pape, et comme si la première chose à arracher, ce n’était pas le schisme dont ledit Amédée était l’auteur. Le pseudo-Félix créa Machet cardinal ; Machet n’en porta jamais les insignes ; mais il remercie avec effusion de l’honneur qui lui est fait.

Machet est un gémissant. Il gémit sur les désordres de l’Église ; ils étaient immenses ! Y en avait-il de plus grand que de voir des évêques, durant des épiscopats prolongés, ne pas mettre les pieds dans leurs diocèses ? Machet ne visita jamais son église de Castres, pas même lorsqu’en 1441 et 1442 il accompagna son pénitent dans le Midi. Ses lettres cependant témoignent qu’il cherchait à se faire suppléer par de bons administrateurs. Pourquoi, lui qui affecte tant de zèle pour la réforme, n’en faisait-il pas les titulaires de fonctions qu’il ne pouvait pas remplir ? Il aime peu les réguliers, est plein de préventions contre Rome, d’affection pour l’Université de Paris, dont il avoue la pleine décadence, et qu’il veut relever, mais avec des docteurs séculiers. C’est un élève, un admirateur, un dévot de Gerson. Il possède les doctrines du maître, ce semble d’une manière quelque peu passive, sans se demander si elles sont toujours bien cohérentes."

Une enquête de Gérard MachetLe personnage de Gérard Machet sera repris par une romancière, Sonia Pelletier-Gautier, pour en faire le héros d'un thriller théologique, mêlant récit historique et roman policier : le Parchemin Maudit (éditions du Cerf).

Résumé du livre :
En 1441, alors que l'occupation anglaise prend fin, Charles VII entre dans Paris. Il charge Gérard Machet, son confesseur, évêque de Castres et professeur de théologie, d'enquêter sur la découverte du cadavre d'un étudiant en théologie ébouillanté, un livre de saint Augustin à ses côtés.
C'est à un véritable serial killer que, pour sa première investigation, est confronté Gérard Machet, le confesseur et confident du roi Charles VII. Sa chasse, terrible, sera sanguinaire.


jeudi 3 novembre 2016

Antonin Tirefort (Rue)

La rue Antonin Tirefort est une des rues du quartier pavillonnaire situé entre l'Avenue de Lautrec et l'Avenue d'Albi (quartier Sercloise).

Antonin Tirefort est né le 14 juin 1899 à Ferrières (Tarn), et décédé le 18 avril 1969 à Castres.

photo : Assemblée Nationale
Il fut militaire jusqu'en 1948, puis enseignant au Lycée Saint-Joseph de Castres.
En 1953, il devient conseiller municipal, puis adjoint au maire de Castres.
Député gaulliste du 25 novembre 1962 au 2 avril 1967, il succède à André Vidal. Son successeur à l'Assemblée Nationale sera un certain Jacques Limouzy, futur ministre et maire de Castres.
On trouve sur les site de l'Assemblée Nationale sa biographie complète.

Sur l'origine du nom Tirefort, voir ICI. On notera l'origine tarnaise (et plus précisément Vabres, Ferrières, ...) de ce patronyme, et sa présence également dans l'Aude.