Cette rue part de la rue Frédéric Thomas, croise la rue Henri IV, et va jusqu'à la rue des Capucins, qui la prolonge jusqu'au Quai du Carras.
Les plans de Castres indiquent "rue Borrel" ; C'est bien sûr Pierre Borel (ou Pierre Borrel, selon les orthographes trouvées) qui est mis à l'honneur. C'est d'ailleurs ainsi qu'il apparaît sur les plaques de rues.Cette rue s'appelait du temps de Pierre Borel "Rue de(s) Panedeutes" (ou Panadeutes). Nous ignorons l'origine de ce nom. Littéralement, cela veut dire "pain et dettes" en occitan (Dona-nos nòstre pan de cada jorn, perdona-nos nòstres deutes, Donnez-nous notre pain quotidien, pardonnez-nous nos offenses -nos dettes- ... ). Cela semble donc concerner les demandes n°4 et 5 du Notre Père. Cette explication théologique en vaut bien une autre... Autre explication, plus latiniste celle-là : panem edentes ("les mangeant du pain", ie ceux qui mangent du pain)...
Mais revenons à Pierre Borel... Qui est-il ? Sa biographie se trouve sur "Wikipédia" : http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Borel
Mais on trouvera ici une biographie plus complète :
En voici le résumé :
"Pierre Borel est né vers 1620, à Castres dans le sud-ouest de la France. Il est étudiant en médecine à Montpelier, et obtiendra par la suite le titre de médecin ordinaire du roi. Il s'intéresse à de nombreux domaines : médecine, biologie, physique, astronomie, linguistique, histoire, antiquités, curiosités. Il partage son savoir, ses expériences, et ses documents en faisant publier de nombreux ouvrages. Il est assidu à l'Académie de Castres, qui est en relation épistolaire avec les savants et les autres académies de l'époque. Il passe quatre ans à Paris de 1653 à 1657, où il fréquente les salons littéraires et scientifiques. Revenu à Castres, il est nommé régent du collège. Il meurt en 1671."
Dans la Revue d'Histoire des Sciences (Pierre Chabbert - année 1967 - volume 20 - pages 339-340) on trouve une courte biographie de ce savant :
" C'est une très curieuse figure que celle de Pierre Borel, docteur en médecine, quelques temps régent du Collège de Castres, membre (...) de l'Académie de Castres mais non point comme on l'a dit trop souvent de l'Académie Royale des Sciences. La partie la plus connue de son oeuvre (au moins en Languedoc) est représentée par Les antiquités de Castres où il se révèle un historien souvent naïf et par son Trésor des recherches et antiquités gauloises et franques, dictionnaire philologique encore utile à consulter. Son oeuvre scientifique a un intérêt beaucoup plus grand : sa Bibliotheca Chimica est la première bibliographie imprimée d'ouvrages de chimie et d'alchimie ; sa Centuria Observationum Microscopicarum publiée en 1665 est l'un des premiers recueils d'observations médicales intéressantes. Philosophe, il a écrit une vie de Descartes et, trente ans avant Fontenelle, un discours prouvant la pluralité des mondes."
C'est également un botaniste. En introduction de la Nouvelle Flore du Tarn et de la Haute-Garonne sous-pyrénéenne (Jules Bel - édition Amalric, Albi, 1888), on trouve ces quelques lignes sur Pierre Borel :
"L'histoire de la botanique, dans le département du Tarn, remonte au XVIIe siècle. A cette époque, Pierre Borrel, mathématicien et astrologue, étudiait les simples, et définissait la botanique, avec les savants de son temps : « la connaissance des plantes et de leurs vertus ». En 1649, Borrel possédait, dans un herbier, trois mille plantes rangées par ordre alphabétique (cf. BORREL - Antiquitez, raretez, plantes, minéraux et autres choses considérables de la ville et comté de Castres d'Albigeois et des lieux qui sont à ses environs. Imprimerie Arnaud Colomiez, Castres, 1649)."
Ci-contre : photo extraite de Castres Magazine.
Est reproduite ci-contre une biographie extraite du Dictionnaire historique et bibliographique abrégé de L.-Gabriel Peignot (Volume 1, Partie 1, Haut-Coeur et Gayet, Paris, 1822).
L'année et le lieu de sa mort semblent incertains : 1671 à Castres ou 1689 à Paris ? Et a-t-il fait partie de l'Académie des Sciences ?
La réponse nous est apportée à nouveau par Pierre Chabbert (in Revue d'histoire des sciences et de leurs applications - Année 1970 - Volume 23) : on a longtemps confondu Pierre Borel et Jacques Borelly... L'explication est ici (pour les curieux) : http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhs_0048-7996_1970_num_23_3_3141
Gilles Duméril, novembre 2009
La réponse nous est apportée à nouveau par Pierre Chabbert (in Revue d'histoire des sciences et de leurs applications - Année 1970 - Volume 23) : on a longtemps confondu Pierre Borel et Jacques Borelly... L'explication est ici (pour les curieux) : http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhs_0048-7996_1970_num_23_3_3141
Gilles Duméril, novembre 2009
Bonjour.
RépondreSupprimerJ'interprèterais plutôt PANA DEUTES, c'est à dire "qui vole, efface les dettes", du verbe panar = voler, dérober, se panar = se poustrairer. Qu'est-ce à dire? Rue des usuriers? Rue des débiteurs indélicats? Ou faut-il voir un sens au second degré, mais lequel ?
On a ce même nom pour une porte de Pépieux: faut-il comprendre que les débiteurs fuyaient par cette porte pour se soustraire à leur dette ?
- La porte Narouge ou pana deutes permettait un passage plus pratique pour se rendre à la rivière où les habitants lavaient le linge, mais aussi vers les "ayres", lieu où on battait le froment.
J Boulet.